Prenez donc La tête des autres plutôt que la mienne !

Publié le par Les Lamades

Prenez donc La tête des autres plutôt que la mienne !

Vous n’avez plus que jusqu’au 29 mars pour aller applaudir les comédiens de la Comédie Française qui jouent en ce moment sur les planches du Vieux Colombier, la pièce de Marcel Aymé qui fit grand bruit après la seconde Guerre Mondiale : « La tête des autres ». Certes, nous pleurons Pierre Niney qui a quitté la fabuleuse troupe (par une lettre qui vaut le détour), mais il nous reste encore une flopée de comédiens hors pairs pour nous ravir !

Alors place au jeu, et à la critique avec Marcel Aymé ! Nous préférons ne pas trop vous révéler l’intrigue rocambolesque pour ne pas vous gâcher l’effet de surprise, mais ce sont deux magistrats, leurs femmes et un jazzman condamné à mort qui évoluent dans un décor des années 50’s. A travers des dialogues mordants, aussi drôles que fins, se tisse une satire sociale et politique d’une société corrompue où la définition de la justice est en permanence questionnée. Le metteur en scène, Lilo Baur, décrit la pièce ainsi : « dans une absence totale de jugement, l’auteur met en scène la nature humaine avec son fond de lâcheté et sa soif de pouvoir ».

Lors de sa parution, la pièce remua tellement les foules que l’auteur fut obligé de modifier en 1956 le dernier acte de la pièce pour calmer les esprits de l’après-guerre. Lilo Baur décide aujourd’hui de faire jouer la première version, celle de 1952, laissant place au mystérieux personnage d’Alessandrovici, l’homme d’affaire mafieux qui a collaboré pendant la guerre avant de se ranger au moment opportun aux côtés des alliés. Serge Bagdassarian est fantastique dans ce rôle, jouant de sa bedaine sans complexe, agrémentant se répliques de mimiques dignes des comédies de boulevard. Laurent Laffite a quitté les écrans de cinéma (il est aujourd’hui à l’affiche avec « Papa ou Maman » et « l’Art de la fugue ») pour ce faire amant et justicier au Vieux Colombier. Les décors et l’atmosphère qui hante la scène durant la représentation donne d’ailleurs à la pièce des accents de polar ou de films noirs.

On en raffole, on l’adore, à consommer sans modération !

MR.

Publié dans Théâtre

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